LES CHEMINOTS RANDONNEURS
                                               9 rue du Château Landon
                                               75010 PARIS
 
                                               Tel et fax : 01 40 38 48 30
                                               Courriel :  alescheminotsrandonneurs@sfr.fr


 
 
 LE COIN DU POETE

RANDONNEE à FLEURINES
 
Nous parcourons les bois par des chemins pédestres
Bordés d’épais taillis, d’énormes pins sylvestres
Nos pas lourds font trembler la terre des sentiers
Bousculant les cailloux, l’herbe sous nos souliers.
 
La sente nous conduit au hameau de Fleurines
Elle exhale l’odeur  des buissons d’aubépines.
La forêt  qui renait sous le soleil d’avril
Retrouve son cachet dans un parfum subtil
 
Parsemant  les talus, pour nos yeux, des jonquilles
Découvrent leur secret comme au printemps les filles.
Le repas se fera, près des rives d’un lac
En partageant le vin sortit de notre sac
 
Au pourtour de l’étang vole une libellule.
Sur le miroir de l’eau, qu’un vent léger ondule,
L’agrion de Mercure étale le reflet
De ses ailes azur en un joli ballet.
 
Tandis que nous prenons, allongés sous l’ombrage
Un instant de repos, un fort tambourinage
Résonne crescendo. Tac, tac, tac, ce bruit sec
C’est le pic noir frappant l’écorce de son bec.
 
Le vol d’un papillon, un pas de danse esquisse,
Fend le ciel puis se pose au cœur doux d’un narcisse
Son organe dressé, l’insecte butineur
S’abreuve du nectar tel un amant cueilleur.
 
Le temps sonne la fin de notre randonnée
Des rêves pleins la tête achèvent la journée
Nous reprenons le train pour un autre univers
Ce théâtre bruyant au décor à l’envers

  V.J.P.
 
 
AUTOMNE
 
Automne ! Ô ! mon bel automne,
Tu pares en vives couleurs
Les bois où passent les marcheurs
Les arbres verts tu badigeonnes.
 
Un silence paisible et doux
Couvre, les plantes endormies,
D’un tapis de feuilles jaunies
Les taillis drus deviennent roux.
 
Nous rompons cet instant fragile,
Où la terre attend les frimas,
Par le vacarme de nos pas
Sur une nature immobile.
 
Et nous passons notre chemin,
Nos chaussures suivent la piste
De ce décor impressionniste
Les yeux dessillés par le festin.
 
La vigne sauvage vermeille
Habille les murs des maisons
D’ardentes et touffues toisons
Nous offrant le fruit de la treille.
 
Tu trembles pensant au futur
Automne ! Ô ! mon bel automne,
Déjà, ton âme vagabonne…
Tu rêves du prochain azur

 V.J.P. 
 
 
SUR LES PAS D’ARAGON
 
Comme un insecte ailé sur les coquelicots
Aux pétales des  fleurs  ta prose s’est  posée,
Subtil arome qui du matin à vêprée
Accompagne mes pas sur le chemin des mots.
 
Dans ce jardin si calme  Aragon et sa mie
Vécurent amoureux à l’ombre du terroir.
Le poète a semé  de son stylo plantoir
Des mots d’où croît la rime en  champ de poésie
 
 Dans l’immense forêt, entends-tu randonneur
La musique romance, elle va cristalline
Aux cimes des feuillus comme un refrain chemine
Dans le lacis de l’âme et devient enchanteur ?
 
Face à l’histoire un jour se brisa l’espérance.
Avec pour seul fusil le langage des vers,
Le voilà combattant d’un sinistre univers
De sa plume ses cris firent la  Résistance.
 
 Ouvres  avec moi ton cœur, entends le vent fripon
Il pose des quatrains tendrement sur la feuille,
Ce sont autant  de fruits que mon âme recueille
Pour  embaumer  le corps  d’une douce chanson.
 
 Amis prêtent l’oreille au ruisseau qui serpente
Du murmure de l’onde à travers les moulins
S’élève le plain-chant de ses alexandrins
Tandis que tes souliers tambourinent la sente
 
 Que serais-je sans toi qu’un jardinier sans fleurs !
En portant l’écriture au sens profond des choses
Tu m’as donné l’envie et je sème des roses,
A mon tour aujourd’hui que j’abreuve de pleurs.

V.J.P.
 
 
  RANDONNÉE  AUTOMNALE
 
En automne, nos pas sillonnent sur la toile
D’un peintre impressionniste aux subtiles couleurs
Qui séduit le regard  ébloui des marcheurs,
Tandis que le soleil, de nuages, se voile !
 
Le rouge vif du lierre orne murs et taillis.
Le pinceau du hasard à posé sa tendresse,
Comme pour apaiser le feuillage en détresse,
De touches pourpre et jaune aux brillants coloris
 
Avec nos sacs à dos, taches de coccinelle,
Nous allons silencieux explorant les splendeurs
Tous nos sens en éveil savourent les odeurs.
La sylve est en beauté, nos cœurs en aquarelle
 
La cime des forêts s’habille en jaune d’or
Sur ce tapis ambré, la sente nous accueille.
Virevoltant de l’arbre au vent tombe une feuille
S’enfoncent nos souliers dans ce joli décor.
 
Oh mon jardin orange où l’ombre et la lumière
Esquissent le dessin d’un tableau de Manet.
Promeneurs nous entrons, dans ce cadre secret
Gardant au fond de nous la douceur forestière
 
Nos yeux ne savent plus,  cueillir de la saison
L’éphémère arc-en-ciel qui frise et illumine
Au plus haut des feuillus la gamme purpurine
Dont les reflets chatoient pour montrer l’horizon
 
La clarté nous conduit avant que le jour sombre
N’éteigne la forêt et que le vent mauvais
Ne met à nu les bois dans un silence épais.
La fresque nous quittons, nos âmes en pénombre.
 
 V.J.P.
 
 
 LE CHEMIN DES POETES
 
 
Randonneur, mon ami, partons sur les chemins
Quitte pour un instant, ce monde sédentaire,
Va ton sac sur le dos et suis l’itinéraire
Qui serpente en forêt parmi les grands sapins.
 
Dans les bois, nous prendrons le sentier des poètes.
Qui font rimer les vers et chantent l’amitié,
Le plaisir d’être ensemble et le pain partagé,
Puis mettent en quatrains des couleurs dans nos têtes.
 
Tu verras que la terre est un vrai paradis.
Un jardin pour les cœurs, où l’on sème et recueille
L’amour et la beauté, la douceur d’une feuille,
Le sourire qui brille un peu comme un rubis…
 
Là, nous écouterons le vent bruissant dans l’orme,
Le murmure de l’onde et le chant des oiseaux,
Qui viennent se nourrir au milieu des roseaux,
Loin du bruit et des cris de la ville uniforme !
 
A l’heure de la pause, auprès d’un tronc rugueux,
Tu prendras fort plaisir à goûter une figue.
Puis, sur l’herbe, allongé par la saine fatigue,
Ton corps voyagera vers des rêves joyeux…

V.J.P
 

 
  VERS UN AUTRE CHEMIN
 
Vous les verrez parfois partir de bon matin,
Avec leur sac à dos, dans un très grand tapage !
Ils prennent le sentier en joyeux équipage,
Peut-être pour ce bois qui mène au Cotentin ?
 
Ils ont tracé la veille un bel itinéraire
Et quel que soit le temps, à travers les forets,
Les plaines et les bois, ils marchent guillerets
Tout en forçant le pas pour respecter l’horaire…
 
Quelques-uns uns vont par deux sur le chemin pierreux,
Ils se tiennent la main, cueillent la pâquerette…
Le cœur à l’unisson et l’âme guillerette,
S’embrassent tendrement comme des amoureux !
 
Ils auront parcouru de l’Est à l’Aquitaine,
Des plaines de l’Alsace aux neiges de Giron
Ce beau pays de France, et du fier Lubéron
Gardent le souvenir d’une belle fontaine…
 
Rien ne peut les stopper, pas même les ruisseaux.
A l’heure du repas, ils s’offrent en partage
La bouteille de vin qu’on sort du paquetage,
Et déjeunent bien gais sous l’ombre d’arbrisseaux !
 
Ce sont de grands enfants qui la lèvre gourmande
Goûtent un bon fromage à l’abri du couvert.
Sur l’herbe ils écoutent la chanson du pivert,
Quelque part dans un coin de la Suisse normande…
 
Et lorsque le soir vient, un coup de Beaujolais
Suivi d’un dîner chaud près de la cheminée,
Font oublier la marche et la dure journée
Quand ils devaient grimper sur les monts du Valais !
 
C’est un instant de grâce et de chaleur humaine,
Un besoin d’être ensemble et de fraternité…
Mais il faut regagner ce monde tourmenté,
Car c’est bientôt la fin de la belle semaine !
 
Et chacun va sa vie, espérant que demain
Nous nous retrouverons, laissant nos habitudes,
Pour partir à nouveau, loin de nos solitudes
Les chaussures aux pieds, vers un autre chemin…

V.J.P.



  
LE BONHEUR T’ATTEND
 
 
Randonner c’est, je crois, retourner à l’enfance,
Vers un passé mourant dans un profond silence
Qui nous torture l’âme aux cœurs de nos hivers
Quand se couvre de gris notre triste univers !
 
Mais c’est aussi l’espoir de retrouver la source
D’une terre vivante ou de voir la Grande Ourse
Dans la nuit noire et froide en cherchant la chaleur
Qui réchauffe les corps et repousse la peur !
 
C’est l’intense besoin de rompre l’habitude
D’un quotidien qui fait l’immense solitude
Où nous sombrons parfois quand le mal est trop fort,
Un peu comme un réveil lorsque casse un ressort…
 
Et sur les grands sentiers qui balisent nos routes,
Peut-être qu’un beau jour viendra le temps des doutes.
Mais le bonheur t’attend tout au bout du chemin,
Sur un regard qui brille, un sourire divin !
 
Alors nous découvrons le vrai sens de nos vies,
Cette douce lueur qui vacille aux bougies
Et dont la flamme enfante un peu par sa clarté,
Nos moments fraternels dans ce monde glacé !
 
V.J.P.



 
 

 



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